Accueil Actions & Projets Interview à la Tanière de Chartres – Mai 2025
Jackie, Gibbon imprégné, saisi & Patrick Violas
Dans le cadre de notre engagement d’éco-délégués au lycée Joséphine Baker, nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer Flore Chargé, bénévole à la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). Elle nous a initié au journalisme en nous accompagnant dans des projets centrés sur la protection des animaux et l’environnement. C’est grâce à ce projet que nous avons eu la chance d’obtenir une interview avec Sophie Fernandes Petitot du service communication au zoo-refuge de la Tanière (28).
La Tanière est un zoo-refuge qui abrite entre 550 à 600 animaux. Sa superficie couvre 14 hectares. Le but principal de ses propriétaires Francine et Patrick Violas est de sauver des animaux, de les soigner et de leur redonner des environnements sains et calmes où vivre. Les animaux sont présents à la Tanière pour diverses raisons telles que la maltraitance active ou passive, l’élevage illégal ou le trafic animalier. Il y a également les animaux en retraite de laboratoires de recherches ou du monde du spectacle (cinéma, publicité, cirque).
Le zoo-refuge permet aux animaux d’avoir une fin de vie tranquille et paisible sans tâches à accomplir. L’objectif premier est de travailler en collaboration et en confiance avec les animaux. Ainsi ils sont libres de choisir de se montrer aux visiteurs et aux activités. Au cours de cette visite dans le refuge nous nous sommes davantage penchées sur le training des éléphants d’Asie.
Le training est un moment de jeu entre l’animal et le soigneur. ‘‘ C’est de la coopération, un moment sympa où il y a de la confiance entre les deux ’’ nous confie Sophie. Le training est une technique qui permet aux soigneurs de vérifier la santé des animaux tout en jouant et en développant leur confiance. Cela consiste à habituer l’éléphant à faire des gestes qui permettent d’observer plus efficacement son état de santé. Les soigneurs demandent de soulever la trompe ou la queue pour prendre la température, ou de se coucher afin de bien voir le haut de son corps. Les éléphants jouent également avec un ballon adapté à leur corpulence qui permet de développer les muscles de la trompe et son agilité. Sophie nous confie ‘‘ Sunay c’est un vrai footballer, Mbappé n’a qu’à bien se tenir. ’’
Le training est donc très important pour développer la confiance entre les soigneurs et les animaux, pour surveiller leur santé et s’amuser. Grace à notre interlocutrice nous avons pu découvrir l’histoire de deux pensionnaires de la Tanière, Firmin et Fripouille.
Jade, zébu retraitée du cinéma
Firmin est un tigre qui a été utilisé comme objet d’attraction touristique alors qu’il n’était encore qu’un bébé. En effet, les touristes pouvaient le tenir dans leur bras pour prendre des photos avec lui. Pour cela, ses propriétaires lui ont arraché les griffes, ne lui permettant plus de marcher correctement.
En conséquence à cette activité lucrative et aux flashes des photographies, Firmin est devenu aveugle et a développé des infections aux yeux. Les vétérinaires et chirurgiens de la Tanière ont dû l’opérer et lui coudre les paupières afin qu’il n’ait plus d’infections.
Désormais, Firmin se débrouille parfaitement bien dans son enclos qui a été aménagé avec différents matériaux « repères » pour qu’il puisse s’orienter. Il partage celui-ci avec sa sœur Pam, qui le guide pour l’aider.
Fripouille le miraculé. Fripouille est un Tamarin à mains rousses, un primate d’Amérique du Sud qui a été abandonné devant une clinique vétérinaire. La Tanière n’avait pas le droit de le ramener d’un autre département à l’époque, ils ont dû attendre d’en avoir l’autorisation. ‘‘
Quand il est arrivé il était vraiment au plus mal. Il avait développé ce qui était l’équivalent de la maladie des os de verre. Quand on l’a passé à la radiographie il avait quatorze fractures. ’’ nous raconte Sophie avec beaucoup d’émotions. En plus de cela, le petit primate avait la mandibule inférieure qui fonctionnait mal, les doigts nécrosés à tel point qu’ils ont dû être amputés.
Aujourd’hui, Fripouille est plein de vie, il est heureux, il court, saute…etc. Il garde des séquelles de son passé mais désormais il mène une vie tranquille et pleine de joie avec Amara sa colocataire. ‘‘ Il a une petite bouille absolument adorable, on dirait un petit Gremlins. ’’
Enfin, pour terminer la rencontre, nous avons pu poser quelques questions à Sophie Fernandes Petitot, nous permettant de finaliser cette entrevue.
‘‘ Ce qui nous différencie c’est que nous sommes un zoo-refuge. Il y a la dénomination de Zoo parce que nous sommes un refuge dans lequel vous entrez, moyennant un droit d’entrée, un ticket. Mais nous sommes à 95 % un refuge puisque la majorité du parc sont des quartiers refuges. On a seulement dix-huit individus qui concernent des programmes de conservation d’espèce en voie de disparition. ’’
‘‘ C’est une grande histoire ! Monsieur et madame Violas ont eu une première vie où ils ont réussi dans le business. Ils ont gagné beaucoup d’argent jusqu’au jour où ils ont cesséé leur activité pour des raisons qui leur sont propres. Ils avaient envie de consacrer la deuxième partie de leur vie aux animaux, avec l’argent qu’ils avaient réussi à accumuler. Ils voulaient faire quelque chose de bien, de philanthropique. C’est pour ça qu’ils ont montés la ferme pédagogique. Entre les demandes qui affluaient et les besoins, ils ont transformé la ferme de la Renaissance en la Tanière. ’’
‘‘ Plein de choses ! On est tous des passionnés à la Tanière, mais moi je suis une amoureuse des animaux, ça c’est clair. Je ne vais pas cacher que ma folle passion c’est les animaux marins. Ici il n’y a que les otaries donc ce n’est pas ce qui me retiens, mais j’adore les animaux. Je n’en ai pas chez moi par choix, parce que je n’aurais pas le temps de m’en occuper. Mais j’en ai plein dans mon jardin puisque je fais plein de choses pour les faire venir. Au-delà de ça, j’ai deux amours, le tourisme et la communication. J’adore ce métier, quand je vois des animaux qui arrivent en piteux états et qui aujourd’hui courent partout comme Fripouille, d’autres qui repartent dans des familles. L’avantage c’est qu’on sait pourquoi on le fait. ’’
Cette enrichissante visite nous a permis de comprendre les valeurs de la Tanière et leur mode de fonctionnement. Nous avons pu découvrir de nombreuses choses concernant les animaux admis ici. Grace à cela, nous en savons plus sur les maltraitances ou trafics animaliers ainsi que sur la protection qu’il faut donner aux animaux pour leur permettre de vivre dans de meilleures conditions. Nous espérons que cela vous touchera aussi.
Claire Tutois et Sarah Châlle, éco-déléguées du lycée J.Baker à Hanches
en partenariat avec Flore Chargé, bénévole de la LPO