Qui était Joséphine Baker ?

La vie de Joséphine Baker

Elle a été danseuse, chanteuse, meneuse de revue, engagée, résistante...

Mais, tout au long de sa vie, elle aura été avant tout une femme libre.

Une Française venue d’ailleurs

 

Freda Josephine McDonald, dit Joséphine Baker, nait le 3 juin 1906 à Saint Louis, dans le Missouri, aux États-Unis. Vivant dans une famille nombreuse et très pauvre, elle est obligée de travailler pour aider sa mère dès 7 ans.

Elle quitte rapidement le foyer familial et entre dans une troupe d’artistes de rue avec laquelle elle part sur les routes. Elle tente en vain sa chance à Broadway mais est repérée pour participer à une revue en France.

Joséphine Baker quitte les États-Unis en 1925. Le pays est marqué par la ségrégation raciale. Dès son arrivée, Joséphine Baker se sent acceptée pour qui elle est, en tant que personne, ce qu’elle n’avait jamais ressenti dans son pays natal.

 

« Toute ma vie, j'ai soutenu que les peuples du monde peuvent apprendre à vivre ensemble en paix s'ils ne sont pas élevés dans les préjugés. »

J. Baker

 

Les Français l’adorent aussi puisque, lors d’une scène au Théâtre des Champs-Elysées, Josephine Baker est la star du spectacle. Ses mimiques et sa façon de danser si singulière conquiert le cœur des spectateurs parisiens, très friands de l’exotisme que cristallise Joséphine Baker autour de son personnage.

Elle participe à la "Revue Nègre" et c'est le triomphe aux Folies Bergères où Joséphine Baker danse avec un pagne de bananes. 

La danseuse est aussi une chanteuse ; dans J’ai deux amours, mon pays et Paris. Joséphine Baker signe une ode à la reconnaissance en honneur de son pays adoptif en 1930. En 1937, elle est naturalisée française.

« Vivre, c'est danser, j'aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d'une danse ou d'un refrain. »

J. Baker

Au service de la France libre

 

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Joséphine Baker, amoureuse de sa Patrie, met son talent musical à contribution en chantant pour les soldats alors au front. Mais dès septembre 1939, elle est recrutée comme agent du contre-espionnage français sous les ordres de Jacques Abtey, chef du contre-espionnage militaire à Paris. Elle fréquente la haute société parisienne comme mission avant de rejoindre la Croix-Rouge.

Après la défaite de juin 1940, elle rejoint la Résistance et la France libre : elle s'engage en 1940 dans les services secrets. Elle est déployée en Afrique du Nord puis rentre en France, rejoignant Marseille pour des galas en 1941.

Elle retourne au Maroc jusqu'en 1944 au soutien des troupes alliées. Elle réalise plusieurs missions d'importance, dissimulant des messages dans ses partitions au péril de sa vie. Lors de sa première mission à destination de Lisbonne, elle cache dans son soutien-gorge un microfilm contenant une liste d’espions nazis, qu’elle remet à des agents britanniques.

Joséphine Baker en tenue militaire

Elle agit auprès de la LICRA, c'est une figure emblématique de l’antiracisme. Et surtout, lors de la grande marche pour les droits civiques à Washington en 1963, Josephine Baker s’engage aux côtés de Martin Luther King et l'accompagne, vêtue de son uniforme de l'armée française, avec ses décorations.

 

Elle sera récompensée de nombreuses médailles et décorations : la médaille de la Résistance française avec rosette, la Légion d’honneur ou encore la Croix de guerre 1939-1945 avec palme de bronze.

Finalement, à la fin des années 1940, elle retourne aux USA mais victime de ségrégation, elle rentre en France.

 
 

Joséphine Baker décèdera le 12 avril 1975, dans la capitale française.

Saluée pour ses combats en faveur de la liberté, Emmanuel Macron décide de faire entrer Joséphine Baker au Panthéon en 2021.

Elle y est la sixième femme et la première de couleur.

 

Source : Ministère de la Culture et France-Culture

La tribu Arc en ciel

et le château des Milandes

 

Après avoir servi la Résistance, Joséphine Baker se marie avec le chef d’orchestre Jo Bouillon (1908-1984). N’ayant pas d’enfant, à plus de quarante ans, elle forme le projet de constituer une famille avec des enfants de toutes les couleurs et de les élever dans la fraternité et l’universalisme.

En 1954, d’une tournée au Japon, elle ramène Akio et Teruya (qui deviendra Janot en France), puis Jari, de Finlande et Luis, de Colombie.

Le couple adopte ensuite deux petits Français de l’assistance publique : Jean-Claude et Moïse.

Jo Bouillon estime que ce serait folie d’adopter d’autres enfants, mais la famille accueille encore en 1956 deux enfants recueillis dans l’Algérie en guerre : Brahim (qui deviendra Brian) et Marianne, la première fille de la famille. De sa tournée en Afrique de l’Ouest en 1957, l’artiste ramène Koffi, un bébé ivoirien.

En 1959, après Mara, amérindien du Venezuela, est recueilli Noël, baptisé ainsi car trouvé dans un couffin dans une rue de Paris en fin d’année.

Quelques années plus tard, Stellina, abandonnée à sa naissance en France par une amie marocaine de Joséphine Baker, sera la deuxième fille et la douzième enfant de la « tribu arc-en-ciel ».

Au lendemain de la guerre, en 1947, elle acquiert le château des Milandes, en Dordogne, qu’elle louait depuis 1937 et où elle vivra jusqu’en 1969.

Joséphine avait un projet un peu fou : créer dans son hameau des Milandes un « Village du monde, capitale de la fraternité ». Un grand complexe touristique, accessible à tous, voit ainsi le jour. Complètement révolutionnaire pour les années 1950. Et le succès est au rendez-vous ! On parle du Périgord jusqu’à Paris !

 

Site internet du château

 

Source : Ministère de la Culture et France-Culture

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